Impossible météo, dimanche 28 août 2011, Camargue, Les Saintes Maries de la Mer
Extraits des prévisions du jour selon Météo France dans le quotidien régional « La Provence »
« L’après-midi : Les conditions sont défavorables à toute formation nuageuse. »
De toute évidence la nature semble se moquer des affirmations de Météo France.
Cette situation peut être gênante pour tous ceux qui comptent sur la justesse des prévisions ou des relevés météorologiques pour organiser leur travail ou leurs vacances.
10/08/2011 http://www.eauseccours.com/article-hors-garantie-soleil-81303022.html
Le 5 mars 2011, j’ai écrit un courriel à Monsieur François JACQ, Président Directeur Général de Météo France, pour lui demander si « Arome », le modèle informatique régional à mailles fines, intégrait les variations du trafic aérien et les nuages de culture qui en résultent.
Le 9 mars 2011 à 17h45 je recevais la réponse formulée par Monsieur Jean-Pierre CHALON, Conseiller pour la communication scientifique à Météo-France :
« Monsieur,
Monsieur François JACQ m’a transmis le courriel que vous lui avez adressé le 5 mars et qui a retenu tout notre intérêt.
Avec le constat d’un très rapide développement du trafic aérien, l’impact du rejet des avions sur notre climat est devenu un sujet de préoccupation qui s’est traduit par la mise en place de nombreuses études.
L’observation détaillée des traînées de condensation et des nuages générés par les avions est assez récente, elle a pu commencer grâce au développement d’une instrumentation capable de fournir des informations précises sur la structure et la concentration de particules de glace microscopiques situées dans l’atmosphère à plusieurs kilomètres d’altitude.
De fait, les conditions de formation et de dissipation ou d’extension des traînées de condensation sont assez variées et encore mal comprises. Par exemple, lorsqu’on observe un ciel voilé, les moyens et les méthodes dont nous disposons aujourd’hui ont du mal à distinguer la part attribuable aux avions de celle qui est associée aux nuages naturels.
Ainsi, la prévision des nuages créés par les avions et de leur impact sur l’environnement nécessiterait la prise en compte d'informations complètes sur le trafic aérien, mais surtout de processus microphysiques qui sont encore mal compris. A ce stade de connaissance, elle est encore du domaine de la recherche. Les modèles de prévision opérationnelle actuels ne sont pas adaptés à la réalisation d’une telle prévision.
Pour autant, la question n’est pas négligée. L’impact sur le climat des différents gaz et des particules de carbone rejetés par les avions dans l’atmosphère fait aujourd’hui l’objet de nombreux travaux, comme ceux qui sont analysés dans le cadre du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Même si elles permettent la formation de minces couches de nuages, les quantités d’eau rejetées derrière les réacteurs sont faibles par rapport à celles que l’atmosphère est capable d’absorber. Il est peu probable qu’elles puissent avoir un impact direct sur les précipitations. Par contre, bien que leurs effets réels soient encore assez mal compris, les traînées de condensation sont généralement considérées comme des contributeurs à l’effet de serre.
Des études récentes ont permis d’évaluer les quantités de produits émis dans l’atmosphère par les avions de ligne (Wilkerson, J. T., M. Z. Jacobson, A. Malwitz, S. Baalsubramanian, R. Wayson, G. Fleming, A. D. Naiman, and S. K. Lele, 2010: Analysis of emission data from global commercial aviation: 2004 and 2006. Atmos. Chem. Phys., 10, 6391-6408).
De son côté, le projet européen QUANTIFY a analysé et quantifié les impacts chimiques et climatiques des différents moyens de transports.
Des études, menées dans le cadre du projet ACCRI (Aviation – Climate Change Research Initiative), ont pour objectif d’élaborer une climatologie de la couverture, de l’épaisseur optique et du forçage radiatif associés aux traînées de condensation et de mieux comprendre leurs impacts sur le climat.
En France, le Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique (CERFACS) coordonne un projet national d’étude des impacts nommé ITAAC (Impacts des transports aériens sur l’atmosphère et le climat).
Enfin, au sein du programme européen CleanSky, le projet SIMET a pour objectif la recherche d’une organisation du trafic aérien minimisant l’impact environnemental, avec en particulier un choix des trajectoires limitant les consommations de carburant et la formation de cirrus liés aux traînées de condensation.
Comme vous pouvez le constater, les différents organismes concernés par le sujet sont loin de rester inactifs. Nous n’hésiterons pas à vous informer dès que nous obtiendrons des résultats permettant de faire avancer la prise en compte du rejet des avions dans les modèles de prévision opérationnelle.
Veuillez recevoir, Monsieur, mes sincères salutations »
L’axiome de départ de Météo-France est visiblement erroné car en réalité les quantités d’eau rejetées derrière les réacteurs engendrent bien davantage que « la formation de minces couches de nuages ». Et leur impact direct sur les précipitations, loin d’être négligeable est en passe de devenir primordial.
Aviocirrus, (voile en haute altitude formé par l’élargissement et la persistance des trainées de condensation), et aviocordes (cordons nuageux apparaissant en-dessous des routes aériennes trop fréquentées) commencent à être de moins en moins bien délimités tellement le réseau des routes aériennes s’agrandit et se complexifie. Des arabesques de nuages apparaissent en tous sens, avec des tailles variées, pouvant suinter. Le ciel est alors qualifié de chaotique. Des précipitations très localisées sont fréquemment brutales.
Au fur et à mesure de l’augmentation du trafic aérien, l’air entier devient irrespirable et agressif pour les yeux et la peau. L’ensoleillement est insupportable.
Ce matin, la presse régionale annonçait une nouvelle fois l’ouverture de nouvelles lignes aériennes au départ de Marseille et de Nîmes.
24/06/2011 http://www.eauseccours.com/article-aeronautique-bourget-2011-le-salon-de-trop-77716671.html
07/05/2011 http://www.eauseccours.com/article-des-meurtres-de-ben-laden-au-retour-du-ciel-bleu-73369871.html
09/10/2010 http://www.eauseccours.com/article-puissances-de-2-a-la-folie-62653891.html
L’augmentation du trafic aérien est plus rapide que la prise en compte par les météorologues et les climatologues des nuages aux conséquences désastreuses qu’il provoque.
A vous de voir, dimanche 28 août 2011, Camargue, Les Saintes Maries de la Mer
Extraits des prévisions du jour selon Météo France dans le quotidien régional « La Provence »
A vous de voir, sur ces photos, puis dans les cieux au-dessus de vos têtes, les aviocordes, le voile d’aviocirrus, l’épaisseur de l’air, la couleur du ciel, le ciel chaotique qui encombrent et dénaturent les journées de beau temps, les rendant beaucoup moins agréables.
NB : Avec de l’entrainement, les nuages de culture issus du trafic aérien sont visibles par tout type de temps.
« Le matin : … la journée commence sous un ciel dégagé de tout nuage. »
« Aussi le ciel reste lumineux… »
« … avec juste quelques passages de nuages élevés en soirée. »
Peut-être connaissez-vous encore un petit coin hors Avionie, un petit coin de paradis terrestre au ciel bleu ou empli au bon moment des seuls nuages sauvages ?
En tous cas c’est vraiment de plus en plus rare et indirectement au moins ce ciel se voilera, pâlira de plus en plus, les cycles de l’eau y deviendront imprévisibles.
Tant que le trafic aérien augmentera et que les ordinateurs des services météorologiques mondiaux n’auront pas été programmés avec la totale quantité et la localisation précise de ses rejets quotidiens la météo et le climat seront de plus en plus perturbés, perturbants, incompris et donc imprévisibles.
Le plus difficile pour le mental humain est sans doute d’accepter de parler ouvertement de ces nuages de culture.
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