« Vendredi 27 avril 2018, le Conseil de l'UE s'est prononcé pour l'interdiction des insecticides tueurs d'abeilles proposée par la Commission et soutenue par le Parlement européen. La pression de l'opinion publique, les appels des apiculteurs à agir et les réticences des agriculteurs rendaient l'issue du vote incertaine. »
Précisions et réactions dans l’intégralité de la revue de presse du site Toute l’Europe : https://www.touteleurope.eu/revue-de-presse/le-conseil-vote-pour-l-interdiction-des-pesticides-tueurs-d-abeilles.html
Cette interdiction totale d’utilisation en plein champ (mais pas en serres fermées) des trois principaux insecticides néonicotinoïdes (la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame), espérée effective par Bruxelles dès la fin de cette année 2018, survient alors que la mortalité des abeilles comme celle de la plupart des autres insectes atteint jusqu’à 80 % dans l’espace européen. Les apiculteurs, amateurs comme professionnels, désespèrent. Les appels à une aide financière, par crowdfunding ou manifestations devant des chambres d’agriculture, se multiplient, les pillages de ruchers entiers aussi.
« Le cri d’alarme de l’apiculteur breton Sven Niel, dont les abeilles meurent à cause des pesticides, a fait le tour des réseaux sociaux. Votre JT l’a rencontré, alors que l’Union européenne vient de bannir, ce vendredi, trois néonicotinoïdes. Au menu également, la possibilité de parrainer des ruches dans les Côtes-d’Armor, … »
JT breton. Le cri d’alarme d’un apiculteur breton Publié le 27 avril 2018 à 20h58
sous-titré : LE COUP DE GUEULE DE L’APICULTEUR ENTENDU ?
Après ce coup de gueule individuel qui soulage un trop plein d’émotion collective, peut-être le début de la raison ?
« On est en train de crever, les cours d’eau sont pleins de cette putain de merde de pesticides, mes ruches sont pleines de pesticides, mes abeilles meurent, j’en ai marre, j’en ai marre, faites-quelque chose, faites-quelque chose ! »
Frédéric Lorenzo, journaliste : « Sa vidéo est devenue virale, plus de 5 à 7 millions de vues, le coup de gueule de Sven Niel, apiculteur amateur dans le pays bigouden a ému la WebSphere. »
Cette vidéo illustre parfaitement le CCD (pour Colony Collapse Disorder), c’est-à-dire le Syndrome d’effondrement global des colonies d’abeilles : Les ruches pleines de miel sont retrouvées vides de butineuses. Ce phénomène peut se produire partout, au cœur des villes comme en campagne, près des cultures bio ou non, tout comme dans les parcs de protection de la nature les plus sévères qui soient. Il est beaucoup plus visible l’hiver alors que la population d’abeilles est réduite et que la reine ne pond pas pour remplacer les absentes.
Frédéric Lorenzo : « Si Sven a décidé de pousser son coup de gueule c’est pour alerter sur les ravages des néonicotinoïdes.
Sven Niel : « Ces produits sont dans le sol, ça remonte dans la plante, les abeilles le butinent. Ensuite çà les touche directement, elles sont comme saoules. En fait elles sont perturbées, elles ne retrouvent pas le chemin de la ruche et elles meurent. »
En fait on peut observer que les abeilles sont désorientées non pas sur le seul retour à la ruche mais également sur leurs trajets ALLER, ce qui est une autre problématique, bien plus grave, et qui ne saurait être résolue par le seul retrait des insecticides néonicotinoïdes, ni même par celui de tous les traitements phytosanitaires imaginables.
« Pierre, apiculteur depuis plus de 40 ans dans le pays bigouden a enregistré la mortalité des ses ruches depuis le début. Il a décidé de le noter sur ce graphique. Edifiant ! »
Pierre : « Pendant des années la mortalité se situait autour de 10, 15, 20 %. Elle a commencé à monter à 30 % dans les années 2000 et puis si on extrapole l’allure de la courbe, et on va bientôt arriver à une mortalité de 100 % pour tout le monde. Cette mortalité correspond avec l’usage de façon généralisée des néonicotinoïdes. »
Pierre a raison : la mortalité à 100 % pour toutes les abeilles est imminente, et pratiquement déjà là pour la plupart des autres insectes, pollinisateurs ou non, car pour eux il n’y a pas d’élevage (hormis bourdons, osmies ou coccinelles) pour ralentir leur disparition massive. Quant au manque de rendement des abeilles il touche déjà 100 % d’entre elles quels que soient les compétences et les efforts des apiculteurs, de l’INRA, de l’ITSAP, de l’OFA ou de la toute récente Union des Apiculteurs de l’Europe et de la Méditerranée (UAEM) cofondée le 17 mars 2018 à Marseille par Thierry Dufresne et Pierre Ickowicz sous l’aura de S.A.S le Prince Albert II de Monaco.
Mais son jugement à partir de la comparaison entre son graphique de la mortalité de ses ruches et celui de l’usage généralisé des insecticides néonicotinoïdes n’est-il pas trop hâtif ?
En fait y a-t-il véritable corrélation ou simple coïncidence entre ces deux courbes ?
Et avec celle de l’implantation généralisée des antennes pour ondes des téléphones portables ? Et avec celle de l’augmentation chronique de la fonte des glaces ? Et avec celle de l’explosion des rejets du trafic aérien suite à la généralisation des vols low cost ?
« A la fin de notre tournage la nouvelle tombe : l’Europe décide d’interdire une partie des néonicotinoïdes. ». Réaction de Sven Niel : « Ma fille veut devenir entomologiste. Je suis sensible à l’environnement, aux insectes, aux abeilles, aux oiseaux, à tout ça. Donc (soupir de soulagement) c’est enfin, enfin entendre qu’il faut faire quelque chose par rapport à ça, et c’est beau, c’est merveilleux, et j’espère que ça va être validé. »
L’entomologie précise ce que disait la légende : « Les abeilles sont les filles du soleil ».
L’entomologie accepte que les yeux des insectes n’aient rien d’humain.
L’entomologie peut expliquer comment s’oriente un insecte en vol, comment et pourquoi il a toujours été désorienté ponctuellement et localement, et enfin pourquoi et comment cette désorientation est aujourd’hui devenue chronique et globale.
Cette désorientation chronique et globale des insectes nous indique un problème majeur dans la luminosité ambiante, et donc que les plantes les plus héliophiles, blé, vigne, olive, lavande, ... vont dépérir également, juste avant le déclin du tourisme. Elle nous informe aussi que la cause principale des dérèglements météo climatiques en cours n’est pas liée à la courbe de l’augmentation du gaz carbonique dans l’atmosphère.
Les abeilles et la plupart des autres insectes sont devenus les fusibles du climat. Ne pas entendre leur message, ne pas reconnaître ce signal, s'entêter à vouloir sauver les abeilles sans avoir au préalable retrouvé le vrai bleu du ciel en épurant l'atmosphère des rejets en eau, gaz et particules des avions est aussi inutile et dangereux que de remplacer un fusible de plomb qui a fondu par un bout de papier alu ou de fil de fer.
Frédéric Lorenzo : « Tant que l’interdiction n’est pas effective, Pierre, Sven et ses collègues encouragent les apiculteurs à signaler la mortalité des ruches auprès des services de l’Etat afin de mesurer l’ampleur de la menace. »
En Bretagne les signalements de la mortalité des ruches peuvent se faire auprès de l’OMAA (Observatoire des Mortalités et des Affaiblissements de l’Abeille mellifère).
Les abeilles, dit-on, doivent parcourir l’équivalent d’un tour de la terre, 40 000 km, pour produire un kilo de miel. Pas une seconde à perdre pour obtenir un rendement normal !
A regarder très attentivement sur les images de la fin du reportage de Frédéric Lorenzo, quelques exemples de mini secondes perdues par ces abeilles encore très dynamiques au retour à la ruche.
« Et face à cette mortalité inquiétante des abeilles un collectif s’est également mobilisé dans les Côtes d’Armor. Il s’appelle Gwenan, c’est à dire l’abeille en breton, et son idée : faire adopter des abeilles par des entreprises ou des particuliers. La campagne de parrainage 2018 est en cours. Et à Plourivo six ruches viennent d’être installées. » …/… « Cette animation a été offerte par l’entreprise Bonne mer, elle parraine ces ruches à raison de 1000 € par an. Elle permet de les entretenir et de réinstaller des abeilles. »
Pour mesurer l’ampleur de la surmortalité des abeilles et de leur manque de rendement, tout en freinant les appétits opportunistes des hommes, il serait bon d’instaurer une loi interdisant tout nourrissement et tout changement de reine pour toute ruche installée à fin de communication et de pédagogie, dont celles qui s’affichent dans les jardins ou sur les toits de plusieurs ministères. Et l’obligation de communiquer objectivement sur le retour d’expérience, notamment l’exacte quantité de miel récolté et la durée de vie de l’essaim.
Pour en savoir plus :
Le secret de la désorientation massive et globale des abeilles est dans l’exacte compréhension du bon fonctionnement des 3 ocelles (yeux simples) des insectes volants, dont les pollinisateurs.
http://www.eauseccours.com/article-tomber-comme-des-mouches-sens-propre-et-sens-figure-79012758.html
Il est une évidence : malgré les opérations de communication vantant l’apiculture urbaine, les abeilles et les apiculteurs se meurent aussi bien en ville qu’en campagne.
Investir de l’argent public pour des abeilles en ville dans le but d’alerter sur qualité de l’environnement n’a de sens que si un honnête retour d’expérience existe.
« Le premier gaz à effet de serre c’est la vapeur d’eau, … » affirment Jean-Jouzel et le GIEC avant de brandir le consensus scientifique (oxymore) qui conduit arbitrairement à s’occuper prioritairement des rejets de gaz carbonique, lui aussi produit dans la combustion de tout hydrocarbure.
http://www.eauseccours.com/article-du-nouveau-dans-l-immuable-cycle-de-l-eau-115112913.html
http://www.eauseccours.com/article-reperer-la-serre-qui-nous-fait-de-l-effet-112478921.html
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