Particuliers, entrepreneurs, collectivités publiques, ministres vous voilà sensibilisés, vous avez compris la problématique : Les abeilles se meurent pour des causes multifactorielles, dont la principale est l’usage des insecticides néonicotinoïdes, et il faut tout faire pour les sauver afin d’éviter de graves problèmes alimentaires par défaut de pollinisation.
Parrainer une ruche ? Sauver l’abeille noire ? Planter des fleurs mellifères ? Multiplier les abeilles en ville ? S’inscrire à un rucher école ? Installer une ruche dans son jardin ? Favoriser les élevages de reines ? Aider une apiculture professionnelle respectueuse des abeilles ? Subventionner les chercheurs en apidologie ? Développer les ruchers et moyens pédagogiques afin d’expliquer largement la problématique de l’abeille, en particulier aux enfants ? Utiliser l’abeille comme sentinelle de l’environnement ? Liste non exhaustive
Les belles propositions ne manquent pas mais à quelles conditions donner vos sous pour être certains de faire œuvre utile pour la sauvegarde des abeilles ?
Quel que soit votre choix il est primordial de vérifier qu’il existe bien une clause absolue de non nourrissement des abeilles dans le contrat ou la convention qui lie les généreux donateurs* à l’organisation affirmant avoir trouvé un bon moyen d’aider les abeilles, ou de faire ajouter cette clause avant de signer.
* même dans le cas où une compensation en miel est prévue
Trois raisons d’interdire tout nourrissement pour les abeilles installées en tant que « sentinelles de l’environnement » :
Impossible de juger de la qualité nourricière de l’environnement si la ruche est déplacée ou si un nourrissement en miel ou sirop est apporté.
Nourrir avec un sirop de sucres issus de grandes cultures de betteraves, de blé ou de maïs est incompatible avec les arguments de lutte pour un zéro pesticide.
Les sucres de nourrissement peuvent finir par altérer les qualités du miel. (Exemple pour la récolte 2016 « Cette année, les apiculteurs ont dû nourrir les ruches avec des sirops et pour nous, cela signifie que 50 % des miels français ne seront pas conformes à nos exigences », explique Vincent Michaud, PDG de Famille Michaud Apiculteurs, premier producteur de miel en France et en Europe http://www.20minutes.fr/planete/1932051-20160927-pourquoi-recolte-miel-catastrophique-france-annee)
Et naturellement exiger ensuite un honnête retour d’expérience pour deux raisons :
- Il est indispensable de savoir si l’expérience a été utile avant de reconduire un contrat mettant en jeu de l’argent public, directement par subvention ou aides matérielles, ou indirectement par la réduction de 66% des impôts, avantage mis en avant par les associations qui ont réussi à obtenir le statut d’utilité publique.
- Si malgré les mesures raisonnablement mises en place la ruche périclite il convient alors de l’annoncer haut et fort pour ne pas cacher la gravité de la situation et la laisser ainsi empirer.
L’UNAF pour maintenir son opération « APIdays », qui a lieu chaque début d’été depuis sept ans vantant le bien-fondé des ruches en ville, n’a pas hésité à passer de l’extraction du « miel DES ruches » à la démonstration de l’extraction du « miel DE ruches ». Un exemple à ne pas suivre.
Le malaise du canari emmené au fond de la mine révélait un dangereux problème dans la qualité de l’air entrainant la sortie immédiate des mineurs et non des essais payants pour ranimer l’oiseau.
Le malaise de la truitelle dans l’aquarium de la station d’eau potable impose de couper immédiatement la distribution d’eau aux abonnés du réseau et non le remplacement de la truitelle par un poisson rouge, espèce plus résistante à la pollution de l’eau.
La désorientation des abeilles est globale, c’est-à-dire en tous lieux, elle révèle une grave perturbation dans la réception de la lumière solaire et donc un grand chamboulement dans l’organisation des cycles de l’eau.
Il est suicidaire de continuer à dépenser des centaines de millions d’euros en espérant sauver des abeilles soumises au tropisme lumineux.
Dimanche 10 juillet 2016, des milliers de papillons se sont trouvés piégés par la lumière de l’éclairage du stade de France lors de la finale de l’Euro de foot France-Portugal.
« On ne sait pas exactement pourquoi les papillons de nuit sont attirés par la lumière, note l’expert (Rodolphe Rougerie, entomologiste au Muséum national d’histoire naturelle). L’une des hypothèses est qu’ils sont guidés par les sources lumineuses naturelles, comme la Lune ou les étoiles, et que les éclairages artificiels les perturbent. »
L’explication existe pour les papillons comme pour les fourmis volantes ou les abeilles, de nuit comme de jour :
C’est cette impérieuse soumission à la lumière qui désoriente actuellement massivement et globalement les abeilles rendant inutiles, sauf pour les profiteurs, les millions d’euros dépensés pour les aider. Et cela durera tant que la luminosité restera mal adaptée à leur anatomie visuelle, laissant en parallèle le climat se détériorer et l’humanité dépérir.