Les offices du tourisme des villes de Provence vantent encore et toujours les charmes de leur soleil et de la pureté de leur ciel bleu. Pourtant depuis l’été 2007 tout a changé. Le ciel n’est plus jamais franchement bleu et les ombres sont floues.
Les zones d’ombre et de lumière bien délimitées régissent la vie des adrets et des ubacs en montagne. Une colline, un rond-point, une taupinière, le tronc d’un arbre ont normalement eux aussi un côté au soleil et un côté à l’ombre avec pour chacun d’eux une biodiversité spécialisée. Les terrasses des cafés, les vitrines des magasins dépendent également de leur exposition au soleil.
Depuis qu’un voile permanent d’aviocirrus (cirrus provoqués par le trafic aérien) plus ou moins important occupe en permanence le ciel de Provence la lumière arrive de manière de plus en plus diffuse au sol, la différence entre les adrets et les ubacs s’estompe. Les adrets reçoivent une quantité de lumière moindre alors que les ubacs en reçoivent de manière excédentaire.
Opportunistes, les mousses s’installent partout. Sols, murs, toitures des villes verdissent.
De cette lumière, à la fois trop forte et trop faible, se dégage une étrange ambiance. Certains jours on pourrait croire vivre un moment d’éclipse partielle du soleil.
Outre le fait de diffuser la lumière, le trafic aérien excessif augmente l’humidité relative de l’air, ce qui rend visibles les rayons du soleil.
L’air que nous respirons s’épaissit et se charge d’hydrocarbures.
Dans la nature plantes et animaux spécialisés dans les adrets et les ubacs sont gênés voire menacés dans leur existence. Dans le même temps, élus locaux, agriculteurs et associations écologistes s’évertuent à faire classer le site de la Sainte-Victoire au patrimoine mondial de l’Unesco et luttent contre un projet d’implantation de ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV) qui ruinerait cet environnement et leurs efforts.
En plus de ce combat particulier tout à fait justifié, une prise de conscience beaucoup plus générale est nécessaire pour accepter que la lumière du soleil de cet environnement n’est pas inaltérable et qu’elle est déjà perturbée.
Les maires de Trets, Gardanne, Meyreuil, Venelle, Aix-en-Provence, Marseille, et aussi Michel Sappin, Préfet de la Région PACA et quelques députés et sénateurs, sont au courant de l’existence de ces cordons avionneux et aviocirrus qui défigurent leurs paysages et menacent la vie, les biens et les économies de la région.