Sur des centaines de kilomètres de monstrueuses autant que magnifiques traînées d'avions longent le train, de près ou de loin, à l'est comme à l'ouest et barrent la fuite du jour.
Elles sont là si souvent que fort peu de voyageurs y prêtent attention et encore moins les identifient pour ce qu'elles sont : des concentrés de traînées d'avion petit à petit descendues de leur haute altitude et incorporées aux précédentes non encore dispersées.
Le paysage est depuis longtemps façonné par l'homme, les avions aujourd'hui pétrissent le ciel, quoi de plus normal. Les images du dehors s'apparentent aux images des magazines ou DVD regardées à l'intérieur du train.
La queue est longue au wagon restaurant et l'envie de somnoler gagne.
Aujourd'hui nuages de culture apparents,
demain c'est les vacances et une belle apparence bleu ciel.
Du ciel bleu de Paris au bleu ciel de Provence
Pins de la nouvelle gare de Marseille Saint-Charles, de vrais troncs morts momifiés et des fausses éguilles plus vraies que nature. Ne manque que l'enregistrement de quelques cigales et le ciel de Provence.
Vieux pin du mas, en ce début juillet des cigales y chantent, quelques bouquets d'aiguilles roussissent dans le ciel bleu pâle, la ramure s'étend au maximum à la recherche d'un soleil jaune.