Abeille morte coincée sous le couvercle de sa ruche remis précipitamment en place par l’apiculteur pressé
Quantité industrielle de jus de fruits argentins pour nourrir des abeilles de terroirs français labellisés.
Seconde 20, au milieu du vaste bourdonnement des butineuses des amandiers californiens : « Vous entendez, ça c’est le son de l’argent ! »
Les abeilles disparaissent, le miel se fait rare alors les apiculteurs Américains tirent davantage de revenus de la location des ruches pour la pollinisation que de la vente du miel qui par ailleurs est de plus en plus contaminé par la surdose de médication des abeilles.
En France aussi l’appât du gain peut conduire à des pratiques aveugles.
Exemple d’une curieuse recette de nourrissement des abeilles contenant bien autre chose que du miel et du pollen et en particulier des protéines animales, à l’heure où l’annonce de l’UE d’autoriser à nouveau les farines animales dans l’élevage des poissons soulève des réticences :
« Complément protéinés: On peut ajouter des protéines au sirop ou candi pour aider le développement du couvain à la sortie de l’hiver. Recette : On ajoute au candi, à froid : pollen (16 à 40%), farine de soja (32% de protéines), levure de bière, lait en poudre, lactoalbumine, viandes séchées (55% de protéines), farines de poissons (hareng), farines végétales (blé, maïs,…), algues,… » |
Le revenu des apiculteurs se partage désormais entre miels de plus en plus divers, autres produits de la ruche (jusqu’à l’air de la ruche pour apithérapie), produits à base de miel aux pourcentages de miel de plus en plus légers, locations de ruches pour la pollinisation, conférences, enseignement en ruchers école, apitourisme, parrainages de ruches ou de parts de colonie, librairie, gadgets,… Et aussi signatures de juteux contrat avec des collectivités publiques pour des opérations de communication ou avec des entreprises pour du greenwashing, sans jamais contrôler l’efficacité des résultats ni les tricheries.
Quand le canari, sentinelle de l’environnement du fond des mines de charbon tournait de l’œil, il ne venait pas à l’idée des mineurs de lui faire du bouche à bec pour le ranimer, ou de le remplacer par trois autres canaris. Ils tenaient compte de l’avertissement silencieux et sortaient au plus vite de la mine pour éviter leur propre asphyxie.
Sous la présidence de Nicolas Sarkozy le gouvernement de François Fillon a encouragé l’élevage des reines pour tenter de les remplacer plus vite que les colonies meurent. Sous la présidence de François Hollande, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault encourage la filière apiculture pour tenter de remplacer les apiculteurs plus vite qu’ils ne baissent les bras.
Quand tout va mal il est tentant de trouver un bouc émissaire. Henri Clément, ancien président de l’UNAF (Union Nationale de l’Apiculture Française), sans doute sincère au début, a décidé que l’égarement des abeilles provenait des nouveaux insecticides, les néonicotinoïdes, et que les affreux méchants étaient leurs fabricants Bayer, Syngenta et BASF.
Fort de ce postulat, l’UNAF,de grandes associations écologiques comme Greenpeace ou la FNE et de nouveaux profiteurs du malheur des abeilles, comme Pollinis ou Terre d’abeilles, jouent sur le bon cœur et l’anxiété des populations pour faire signer quantité de pétitions réclamant l’interdiction de ces pesticides. Le lobbying industriel est contrebalancé par le lobbying syndical ou associatif. Les politiques veulent faire bonne figure, François Gerster, Monsieur abeille du gouvernement en place se fait photographier auprès de Béatrice Robrolle-Mary, présidente de Terre d’abeilles pourtant condamnée en 2010 pour fraude sur la provenance de gelée royale, les sénateurs Alain Fauconnier et Joël Labbé avec le réseau Pollinis. Claude Bartolone, président PS de l’assemblée nationale donne son accord pour l’installation de ruches sur le Palais Bourbon sans s’engager à faire vérifier ce qui s’y passe vraiment. Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt a lancé le film « Des abeilles et des hommes » en compagnie du réalisateur Markus Imhoof lors de la première le 20 février 2013 à l’UGC Ciné Cité Bercy,… La revue scientifique Science a cautionné une expérience sur l’action des pesticides qui n’hésite pas à utiliser un nombre impair (de plus le 119ème de la liste des nombres premiers) pour faire des lots égaux d’observation. La machine s’est emballée.
« Le Gaucho ce n’est pas beau, Le Régent c’est méchant et le Cruiser c’est l’enfer… Certes mais après ? Moi je parle plutôt d’une catastrophe écologique globale dont on ne connaît pas le processus. Car les abeilles disparaissent également dans les montagnes éloignées des zones agricoles polluées. »
Joël Schiro, président du SPMF (Syndicat des producteurs de miel de France)
Alors pour aller vraiment au bout de l’impasse ce même Joël Schiro tout comme Stéphane Le Foll ou l’Union Européenne encouragent la restriction sévère de l’usage des néonicotinoïdes dans toute l’Europe pendant deux ou trois ans. Combien restera-t-il d’abeilles, combien restera-t-il d’apiculteurs à la fin de cette vérification de ce qui est déjà connu ? Les abeilles domestiques disparaissent de plus en plus dans les lieux exempts de pesticides comme sur le site du projet d’aéroport à ND des Landes ou l’école de Nicolas Hulot à Branféré. La situation des abeilles sauvages est pire encore, inutile donc comme cela devient à la mode, de compter sur elles pour polliniser.
Aveuglement des abeilles domestiques et de beaucoup d’autres insectes, pollinisateurs ou non
19 février 2012, 19h30, Romorantin, capitale de la Sologne, dans le reflet du plafonnier, des petits coléoptères tombés en plein vol gigotent les pattes en l’air sur une table de bar
Pourquoi les insectes nocturnes sont-ils attirés par la lumière d’un lampadaire ou d’une bougie alors qu’ils se sont cachés de la lumière du jour durant la journée ?
Réponse courante insuffisante : parce qu’ils confondent le lampadaire avec la lune
Pourquoi les moustiques ne sont-ils pas attirés par la lumière ?
Réponse courante insuffisante : parce qu’ils sont attirés par le CO2 dégagé par la respiration corporelle.
Pourquoi des insectes meurent-ils sur le dos ?
Réponse insuffisante : parce qu’un coléoptère qui se retrouve sur le dos, tel une tortue retournée, peine à se redresser et souvent meurt ainsi d’épuisement.
La réponse complète, commune à ces trois questions, permet aussi de comprendre pourquoi tant d’insectes ailés diurnes ou nocturnes tombent dans les piscines, pourquoi on peut voir des abeilles ou des mouches les ailes collées dans la neige au printemps, pourquoi des insectes tombent dans l’eau au lever et au coucher du soleil pour le plus grand bonheur des poissons qui les mangent et comment tant d’insectes, dont les abeilles, disparaissent actuellement presque partout dans le monde.
Ocelles de l’abeille charpentière, trois yeux simples détecteurs de lumière disposés en triangle pointe en bas sur le sommet de la face avant de la tête
Réponse aux questions ci-dessus:
C’est une loi anatomique, une loi de la nature : automatiquement et inéluctablement les deux ocelles supérieurs orientent le dos de l’insecte en vol vers la zone la plus lumineuse que ce soit le ciel, la flamme de la bougie, le lampadaire, les reflets de lumière ou l’éclairage venant du sol.
Autrement dit, par luminosité normale, c’est-à-dire lorsque le ciel est plus lumineux que le sol, les ocelles permettent à l’insecte en vol de se positionner correctement par rapport au haut, au bas et à l’horizontal. Lorsque la source la plus lumineuse provient du bas, l’insecte tombe sur le dos et s’épuise à se redresser ou se noie. Les insectes ne sont pas attirés mais orientés par la lumière. Une mauvaise lumière ne les attire pas mais les piège. Les moustiques, dépourvus d’ocelles, ne peuvent donc pas être piégés par la lumière des lampadaires.
25 février 2013, par un après-midi d’impression de beau temps, au bord d’une petite route traversant le cœur de la Provence, l’odeur des fleurs d’un amandier sauvage attire les abeilles d’un rucher situé à moins de 300 m
Photos de gauche : stressante chute à la renverse au moment du redécollage de la fleur
Photos de droite : arrêt inopiné dans les feuilles trop brillantes d’un olivier ; stressante chute à la renverse au moment du redécollage
NB : Un arrêt inopiné semblable peut se produire aussi sur les mailles trop brillantes des grillages dont les apiculteurs entourent de plus en plus de ruchers pour éloigner les curieux autant que pour éviter les vols de ruches ou de cadres par des collègues désespérés.
Seconde 22, au plus profond des montagnes suisses : « 100% naturel, sans pesticide, sans poison d’aucune sorte, tous les ingrédients pour un miel incomparable » Seconde 31, une abeille foudroyée tombe à la renverse d’une fleur d’amandier, au passage de la machine qui traite l’arbre: « Aujourd’hui les abeilles ne se portent pas très bien, depuis quelques années elles meurent et pas seulement chez nous… » |
La véritable cause de la disparition massive des abeilles dans le monde, la véritable cause du CCD (Colony Collaps Disorder), n’est pas l’usage des pesticides mais un changement dans la réception de la lumière solaire provoquant la désorientation par éblouissement des insectes munis d’ocelles. (NB les yeux à facettes connaissent un autre type d’éblouissement)
Le parlement européen s’est intéressé en partie à l’éblouissement des insectes.
En bref :
Normal : Des insectes tombés dans l’eau mangés par les poissons, quelques abeilles les ailes collées sur la neige au printemps, quelques insectes dans l’eau des piscines.
Problème : Si très souvent dans la journée des abeilles font des roulades sur la planche d’envol, sur le toit de la ruche, sur les pétales de fleurs de tournesol, si des abeilles tombent soudainement sur le dos au sol ou dans l’eau aussi bien dans les zones de grandes cultures que dans les parcs protégés ou qu’en ville, alors les ocelles des abeilles nous indiquent un changement dans la lumière de notre environnement, trop d’objets mats sont devenus luisants ou brillants.
Plus haut que la plupart des nuages naturels l’eau chimique produite par la combustion du kérosène gèle et provoque un voile de cirrus qui se comporte comme le toit d’une serre géante
Dès que et tant que ce voile de nuages anthropiques est trop épais, inéluctablement, les ocelles (et les yeux à facettes) désorientent les abeilles et la fonte des neiges éternelles s’accélère. Il est techniquement et politiquement possible d’amenuiser ce voile.
Remarques : Ces nuages de culture perturbent aussi la météo de façon préjudiciable aux fleurs et aux abeilles
Les abeilles ont beaucoup de difficultés à voler dans une serre en plastique A leur place, des bourdons d’élevage éprouvent les mêmes difficultés, ils sont sacrifiés pour y polliniser jusqu’à leur mort en passant d’une fleur à l’autre par l’odeur.
Ajout d’exemples pris dans l’après-midi :
En vidéo :
En photos :