« Copenhague, la montagne a accouché d’une souris. » titrent de nombreux articles de presse.
Copenhague, ou comment commencer la tête dans les nuages et finir la queue entre les jambes.
Copenhague, un sommet sans queue ni tête, un jeu de dupes, un jeu du chat et de la souris.
Copenhague s’est entêté à parler de l’invisible C02 et des millions de gens ont hurlé avec les loups.
Dans le même temps d’autres gens voient des complots mondiaux au travers des chemtrails.
Et d’autres encore s’extasient devant l’apparition de nouvelles formations nuageuses aussi fascinantes que les champignons atomiques et affublés de noms étranges « aspératus » ou « morning glory cloud ».
Alors que restera-t-il de ce sommet sur le climat de Copenhague ?
Sans doute une volonté de plus en plus forte d’agir au quotidien à une échelle plus petite que l’état.
100 maires se sont officiellement déplacés à Copenhague au nom du CGLU (Cités et Gouvernements Locaux Unis, l'organe consultatif officiel des autorités locales auprès de l'ONU). « Notre message aux Etats est simple. Mettez-vous d'accord sur des objectifs ambitieux. Pour agir dès maintenant, vous pouvez compter sur les villes : reconnues et soutenues, elles obtiendront des résultats », a conclu Jean-Marc Ayrault, Président de Nantes métropole.
En nombre grandissant, collectivités locales, associations de grand renom ou plus petites, entreprises de toutes tailles, tous incitent la population à diminuer le CO2 surajouté, à gérer au mieux leur environnement immédiat. La population elle-même, demande en quantité des produits qui correspondent à cette attente.
Et les habitants de Tuvalu, petit archipel paradisiaque au milieu de l’océan Pacifique, en leur âme et conscience eux aussi, s’ingénient, au travers de l’association Alofatuvalu, à tenter de prévenir la montée des eaux, à lutter contre leur engloutissement, à faire connaître mondialement leur sort qu’ils estiment totalement injuste.
Mais il existe une urgence dans l’urgence : diminuer le trafic aérien mondial jusqu’à disparition des nuages de culture, aviocordes et aviocirrus, qui assombrissent et dispersent la lumière, empoisonnent l’air et perturbent les cycles naturels de l’eau.
La représentation française à Copenhague connaissait cet enjeu.
Gros comme le nez au milieu de la figure et aussi invisible qu’est notre nez à notre propre conscience, un nuage monstrueux a envahi le ciel mondial.
Un nuage queue de souris, un cordon qui peut s’étendre sur des centaines de kilomètres.
Un nuage très souvent présent en arrière plan sur les photos, les publicités ou les fonds d’écran qui vantent les charmes des îles du Pacifique comme celles de Tuvalu.
Un nuage qui survole mers et terres, pouvant entraîner des vents tourbillonnants violents, enfler et éclater en orages dévastateurs.
Les parapentistes appellent ce nuage « rue ».
On le trouve aussi sous le terme exotique et poétique « morning glory cloud », employé abusivement, hors de son contexte d'origine, la limite océan-désert comme en Australie par exemple.
La réalité est que ce nuage est un nuage de culture, un nuage se formant dans la nature mais provoqué par l’homme. (Ex : les cumulus apparaissant au-dessus des tours de refroidissement des centrales nucléaires, le nuage de neige provoqué par les canons à neige, le sillage de glace qui matérialise par certaines conditions atmosphériques le passage des avions)
Déceler l’origine de ce nuage de culture envahissant demande un peu d’attention car il n’est pas directement relié à la source comme le sont ceux cités dans la phrase précédente.
La source est le trait fin, la traînée d’avion dont l’humidité chargée de gaz et particules descend au fur et à mesure du trafic aérien incessant, et finit par s’agglomérer en plusieurs ou un seul long cordon : l’aviocorde, terme proposé le 12 mars 2009 sur le site des mots nouvellement créés : http://franceterme.culture.fr/FranceTerme/boiteidees.html .
Camargue, 30 octobre 2009, 07h47
Apparence de beau temps, mais un voile imperceptible d’aviocirrus assombrit l’ambiance.
Dans leur couloir aérien d’altitude les avions passent sans arrêt et leurs traînées s’éclairent dans le soleil levant.4 novembre 2009, 7h27
Portion d’aviocorde multiple en premier plan ; aviocorde crénelée d’ascendances en arrière plan
11 août 2009, 7h06, longue aviocorde (morning glory cloud) au départ de l’aéroport Marseille Provence
Autres exemples d’aviocordes (rues, morning glory clouds) :
Version montagne avec conséquence sur le Tour de France cycliste :
Météo capricieuse et brouillard épais, Tour de France et UTMB 2009 concernés
Version Provence avec conséquences prochaines sur l'immobiler et le tourisme :
Une main basse du trafic aérien sur la Ste Victoire menace l’immobilier et le tourisme en région PACA
L'aviocorde, toujours stable sous son couloir aérien, peut varier d'aspect selon la météo du jour qu'elle perturbe de plus en plus.
Exemples de nuages anthropiques, variations d'aspect d'une aviocorde
Nuages à gogo, nuages pour gogos
En tout premier lieu : accepter de regarder l'aspect du ciel de son environnement quotidien
« Trop n’est pas assez ! » dictionnaire Quitard 1842 – trafic aérien 2009
Copenhague où l’envie de bien faire malgré un bandeau sur les yeux
puis ressentir ce danger permanent pour soi dans tous les détails de la vie quotidienne
Sécurité routière, de nouveau trop d’accidents, à qui la faute ? être pas vu, je meurs – avoir pas vu je tue
et convenir d'appeler un chat un chat : ces nuages tout en longueur ne sont pas fantaisies de la nature, "rues" ou "morning glory cloud" mais "aviocordes", nuages de culture provoqués par l'excès de trafic aérien.
Dérèglement climatique, des mots pour voir et dire